Article Invité : Première page Google… à l’étranger !  

La mission ”Première page Google” représente en quelque sorte le Graal de tout bon expert SEO qui veut correctement servir ses clients. Et je dirais même plus, ce qu’on veut, c’est être le premier résultat de la page tout court ! 

Google est de loin le moteur de recherche le plus utilisé au monde (bien qu’il ne faille pas oublier son concurrent russe Yandex et chinois Baiduu) , cela veut dire que des centaines de millions de personnes aux cultures diverses et variées utilisent un même outil qui doit d’adapter à leurs us et coutumes. Il est donc capital pour vous de comprendre comment se manifestent ces différences culturelles lors de l’utilisation d’un moteur de recherche afin de vous assurer que les pages d’une entreprise arriveront en première page de la version locale de Google. 

“Comment, mais je pensais que traduire les pages d’un site suffisait ?” Eh non.. Voyons voir comment arriver en première page Google à l’étranger !

  1. Remettre dans son contexte
  2. Traduire ne suffit pas
  3. Trois exemples de SEO international
  4. Bonnes pratiques

Première page Google : Remettre dans son contexte

Si je vous dis “mixer”, vous pensez à quoi ?

mixeur
mixeur

Probablement à l’une des images ci-dessus, mais laquelle ? Évidemment, sorti de son contexte, c’est difficile à savoir, mais dès qu’on remet un peu d’ordre et de contexte, c’est facile. 

Pour arriver en première page Google, il est obligatoire de connaître son contexte, qu’on évolue dans un environnement international ou non. Le problème, c’est que beaucoup d’entreprises basées localement pensent qu’à l’étranger, le mode de pensée est exactement le même. Deux personnes avec le même besoin peuvent taper deux requêtes très différentes sur Google. 

Prenon l’exemple du mot “voiture”. Facile non ? Pas tellement.

Vous cherchez à louer une voiture à Mexico ? Rien de plus simple, si vous êtes espagnol, vous taperez “alquiler un coche mexico”. 

Sauf que si vous êtes Sud-Américain, vous taperez “alquiler un auto mexico”. 

“Ah ben c’est la seconde option que je dois choisir si je veux promouvoir mon entreprise de location de voiture à Mexico !”

Eh non, pas forcément, il vous faut peut-être les deux, car vous imaginerez facilement qu’un touriste espagnol tapera naturellement la première requête et un Vénézuélien la seconde. Connaître donc bien sa cible, c’est la base en SEO, international ou pas.

Vous noterez que en général on ne se positionne pas sur un seul mot-clé, mais un ensemble de mots comme “louer voiture Mexico”. 

SEO International : Pourquoi traduire ne suffit pas

C’est justement parce que les mots varient selon leurs contextes que vous ne pouvez pas vous permettre de simplement les traduire. D’ailleurs, si vous faites appel à un.e traducteur.trice, on vous demandera toujours de resituer les choses dans le contexte.

Vous vous rappelez les modes d’emploi mal traduits provenant de pays lointains ? C’est horrible, ils ne servent à rien. Vous ne voulez pas que votre site fasse le même effet, si ?

Comme on l’a vu plus haut, on ne traduit pas des mots-clés mais plutôt des associations des mot-clés (mots-clés longue traîne) sur lesquels il est plus simple de se positionner que sur des mots simples pour lesquels la concurrence est bien trop forte.

Ces associations de mots-clés découlent de l’action que vous voulez réaliser, comme “fabriquer son propre bureau” ou bien “recette crêpes chandeleur”. Pour ce dernier, c’est tout un schéma de pensée très culturellement marqué qui est provoqué. On fait des crêpes, parce que c’est la chandeleur au mois de février. Or ce n’est pas le cas ailleurs dans le monde, et il faut que vous soyez capable de comprendre que ce mode de pensée peut varier d’un pays à l’autre.

C’est un peu comme si je vous dis “comment aller à …“, votre premier réflexe, c’est de regarder sur Google Maps sans doute. Je doute que ce soit le cas pour vos parents ou grands-parents ! Cette différence intergénérationnelle, c’est un peu la même entre différents pays. 

Prenons un exemple concret. Vous voulez mieux vendre les médicaments sans ordonnance que votre laboratoire fabrique. Mais où les vendre ?

En pharmacie, bien évidemment.. à moins que certains pays les vendent en grande surface !

Gagné, c’est le cas au Royaume-Uni par exemple.

Dans un premier temps, il faut sélectionner les grandes enseignes susceptibles de référencer vos médicaments. Les voici :

logo sainsburry's
logo waitrose
logo tesco

Ensuite, vous pouvez associer les noms de vos médicaments que vous voulez mieux vendre avec chaque enseigne :

  • Doliprane 500 Sainsbury’s
  • Doliprane 500 Waitrose
  • Doliprane 500 Tesco

Etc etc. Voilà une pratique de référencement qui s’applique au Royaume-Uni mais pas en France !

Trois exemples de SEO international

Voilà d’autres exemples dans une multitude de domaines qui vous montreront que tous les milieux sont touchés par la culture et que votre stratégie SEO en dépend totalement !

Le secteur de l’agro-alimentaire est bien évidemment touché, car quoi de plus culturel que ce que l’on met dans un verre ou une assiette ?

Un petit verre de liqueur, les enfants ?

Vous entendez ça , vous appelez directement le service de protection de l’enfance, non ?

Eh non, car vous êtes au Québec, et « liqueur » est l’équivalent de « soda » en français ! Vous comprendrez facilement que si vous voulez vendre des sodas au Québec, il va falloir adapter votre langage. Liqueur et soda sont deux termes parfaitement acceptés, mais si vous souhaitez vendre dans les deux régions du monde concernées, il faudra bien segmenter vos mots-clés et groupes de mots-clés en deux aires géographiques. Cela implique une version de site internet par région, des articles différents selon la région, etc…

Une erreur à ne surtout pas commettre serait de vouloir se positionner sur les deux mots en même temps dans le même article. C’est le meilleur moyen de ruiner vos efforts en SEO ! Donc, pour arriver en première page Google il faut impérativement bien cibler ses efforts et ne pas s’éparpiller dans sa stratégie de mots-clés.

Comment on dit “responsable communication” en allemand déjà ?

Facile, Kommunikationsmanager, eh oui l’allemand c’est pas si dur 😉 

Par contre, c’est plus dur de comprendre que ce genre de poste n’est pas si naturellement cherché par les internautes germanophones.

“Kommunikationsmanager” existe bel et bien, mais ce n’est pas un terme aussi naturel que “responsable communication”. 

Comment en être sûr ? Rien de plus simple, Google nous le dit. Voilà le nombre de résultats pour “Kommunikationsmanager” en allemand sur tout Google :

résultats google requêtes allemand

Maintenant, comparons avec la France :

résultat google requête française

Près de dix fois plus de résultats en France… mais existe-t-il vraiment dix fois plus de ce genre de poste en France ?

Non, mais encore une fois on revient aux termes habituellement usités. Si un dictionnaire en ligne vous dit que la bonne traduction c’est “kommunikationsmanager”, c’est indépendamment des usages, et là se trouve l’erreur.

En conclusion, si vous cherchez à promouvoir un poste de responsable communication en Allemagne, c’est plutôt PR-Manager ou Marketingmanager qui conviendront, car ce sont habituellement les recherches les plus fréquentes et qui vous permettront d’arriver en première page Google !

Vous savez à quoi on reconnaît un bon avocat ?

Non, je parle de celui qui vous défend, pas celui qui compose vos guacamoles 😁

Eh bien là, c’est au sein de la même langue que des problèmes se posent : il existe une multitude de manière de dire “avocat du barreau” en anglais, quand bien même ce terme nous semble déjà bien précis !

On distingue entre autres trial lawyer aux Etats-Unis de barrister au Royaume-Uni. La profession est similaire, mais deux termes existent, on se rend facilement compte de la difficulté que cela peut représenter quand on cherche à s’établir en tant qu’indépendant ou cabinet d’avocat couvrant plusieurs pays.

Le droit est un domaine extrêmement marqué culturellement : deux pays à la même n’ont pas la même manière de désigner la même chose car certaines réalités n’existent même pas dans l’une ou dans l’autre.

Deux pays voisins, comme la France et le Royaume-Uni, ne pourront se contenter d’une traduction unique, c’est encore la même chose, il faudra remettre les choses dans leur contexte : barrister ? lawyer ? etc…

Bref, si vous voulez d’autres exemples, consultez cet article.

Bonnes pratiques

Vous l’aurez compris, la traduction c’est une histoire de contexte, et le SEO aussi. Dès que vous décidez de lancer une campagne SEO dans d’autres régions du monde, même francophones, vous devez impérativement faire appel à votre réseau dans le pays ou la région-cible. Il ne s’agit pas forcément de dépenser des fortunes, mais à l’avenir vous pourriez avoir besoin de vous faire conseiller par un.e spécialiste SEO local.e.

Pour arriver en première page Google, vous devez penser comme votre cible. Cela implique de vous tenir au courant des tendances et termes utilisés dans votre milieu afin de ne pas manquer une tendance récente. Pour ce faire, vous pouvez taper des mots-clés dans l’outil https://answerthepublic.com/ qui vous suggérera les associations les plus pertinentes.

En parlant d’outils, il existe une kyrielle d’outils pour mieux aborder un développement à l’international d’un point de vue SEO :

https://ahrefs.com/
https://tools.wordstream.com/
https://fr.semrush.com/projects/

Louis Pruvost

L’auteur de cet article est Louis Pruvost, consultant indépendant en communication et marketing international. Ayant travaillé dans 4 pays et parlant cinq langues, Louis aide des start ups et PME à créer du contenu pour générer plus d’acquisition et renforcer les liens avec des communautés cibles. Newsletters, emails automatisés, calendrier de publication réseaux sociaux et rédaction d’articles sont les outils qu’il propose.